«Cela fait longtemps que les joueurs évoluant au poste d’avant-centre de métier ont disparu de notre championnat national.
On n’a plus d’avants-centres de pointe de la même trempe que feu Mohamed Ali Akid, Moncef Khouini, Zoubeier Boughnia, Moncef Ouada, Kaïs Yaâkoubi, Salem Kraïem, Hassen Baâyou et beaucoup d’autres. Pour la simple raison qu’on n’accorde plus d’intérêt au travail de formation.
Et s’il y a quelques clubs qui, soi disant, s’occupent des jeunes, allez voir qui les entraîne et dans quelles conditions. La majorité des entraîneurs des jeunes dont le métier est très délicat n’a aucun diplôme. Comment voulez-vous qu’ils différencient un gosse devant s’initier à la manière de défendre et un autre cherchant à apprendre comment se placer, faire des appels et marquer.
Cela fait un bon moment que les équipes tunisiennes se sont trouvées dans l’obligation de recruter des avants-centres étrangers. Et rares sont les équipes qui ont touché au but.
Je me rappelle bien que l’EST avait fait le job en recrutant le Zambien Malitoli. Et au cours des dernières années, l’ESS a attaché à son service un bon avant-centre, à savoir l’Algérien Baghdad Bounedjah. Ces deux-là sont des buteurs d’exception».
«Travail à la base»
«Maintenant, pour remédier à cette défaillance de notre football, il faut, à mon sens, soigner le travail de base dans les clubs.
Eviter les académies payantes où l’intérêt n’est accordé qu’à une catégorie de jeunes bien déterminée. Recruter des entraîneurs qualifiés et compétents pour veiller aux destinées des jeunes. Ce faisant, dans les catégories supérieures, les coachs qualifiés font défaut pour axer leur boulot sur la finition. Cela exige un travail spécifique en rapport avec les appels au moment opportun, le jeu de tête, le tir des deux pieds. Actuellement, dans notre championnat, il n’y a que deux bons avants-centres de métier, à savoir Taha Yassine Khénissi et Firas Chawat.
Dommage que Giresse n’ait pas su utiliser ces deux cartes maîtresses comme il se doit».
Salah KADRI